Samedi, j’ai rencontré les représentants d’une sympathique association de citoyens engagés dans un café de Montbard. Leur objectif vise à redonner la parole aux gens en débattant de thèmes locaux, tout en incitant la jeunesse à prendre en main son futur.
Se décrivant volontiers comme « soixante-huitards », ils ont connu le Montbard des usines et du plein-emploi, où poursuivre des études poussées n’avait pas beaucoup de sens : à l’obtention d’un certificat le vendredi, il suffisait de pousser la porte d’une usine pour se voir donner un bleu de travail et des chaussures le lundi matin, et y faire sa carrière. Aujourd’hui, les représentants de l’association reconnaissent que c’est une autre paire de manches, que le boulot est trop rare, et que les usines qui ont encore des carnets de commande fournis emploient des CDD à répétition. Dans ces conditions-là, difficile pour la jeunesse française d’avoir de la visibilité sur son avenir. Et devenir propriétaire (même modeste), se marier, avoir des enfants, tout cela demande un minimum de stabilité… qui a disparu de nos horizons. Petit reproche de nos amis pour autant : Le regret que les jeunes, malgré les outils formidables (comme les réseaux sociaux) dont ils disposent, ne se prennent pas davantage en main, en développant une vraie vision politique pour défendre leurs intérêts. « Il faut se mobiliser, commencer quelque part ! », a dit l’un des représentants de l’association. C’est en tout cas ce qu’ils essaient de faire de leur côté.
L’après-midi, j’ai tracté devant un supermarché de la ville avec des copains. J’ai croisé des centaines de personnes et ai pu longuement discuter avec nombre d’entre elles : une bonne moitié en a tout simplement ras-le-bol de la classe politique.